dimanche 12 janvier 2025

Adieu Lolo et Luky

 

 

Chapitre 24 

 

Quand j'ai su la date exacte du déménagement, je devais faire part de la nouvelle aux parents des enfants que je   gardais. J'avais poursuivi mes activités chez mon ami, et je les ramenais de nouveau le soir chez eux. J'avais beaucoup de peine à devoir les abandonner. Avant d'annoncer la nouvelle aux parents, j'en ai d'abord parlé aux enfants. Lolo était en larme, en me prenant dans ses bras, elle me dit : « Une tatie comme toi, on n'en trouvera plus jamais ». J'ai eu du chagrin de là voir dans cet état, je l'ai consolé et j'ai pleuré avec elle. J'ai été touché de savoir à quel point j'étais appréciée. Lucky n'avait pas la même réaction, c'est normal, c'est un garçon. Quand j'ai appris la nouvelle à la maman, je voyais dans son regard une tristesse, alors que c'était une femme qui me semblait très froide, et sans cœur. Elle était parfois très dure avec moi, mais ce jour-là, je me suis aperçu qu'elle n'avait pas un mauvais fond. Lucky, âgé de huit ans, et la petite Lolo de six, étaient entrés dans ma vie alors qu'ils n'avaient que six mois ; à force de les garder, ils étaient devenus comme mes propres enfants. Je me souviens du début, quand la maman venait chercher son fils, Je me remémorais ces instants où elle était, distante, elle m'effaçait de sa présence, comme si je n'existais pas. Elle disait rarement Bonjour ou Bonsoir. Elle voyait uniquement le petit. Et, il y avait aussi ce jour, ou j'avais passé une très mauvaise nuit à cause de mes jambes, ou je n'étais pas en forme. Mais, je n'avais pas abandonné mes charges, bien consciente des enjeux professionnels des parents. Ils avaient, elle et son mari, des postes très important qui exigeait leur présence constante. Le soir, quand elle est venue récupérer son fils, elle demande, ça va?  Croyant qu'elle s'adressait à moi, je réponds, et là, elle me dit : « de vous, je m'en fous,  ce n'est pas à vous que je pose la question »Sentant l'insulte comme une gifle, je lui rétorquai que j'étais employée, et non un animal, à rabaisser, cette mise au point imprévue la laissa muette. Elle n'avait aucune réponse à me donner. Elle ne s'attendait surement pas que j'aille lui répondre, et que je l'accepterais tout simplement sans riposter. Depuis ce jour-là, son comportement était un peu différent.

Quand Lolo, est née, elle a insisté pour que je la garde, et là, je savais qu'elle m'appréciait malgré ces remarques blessantes. Certes, c'était son caractère, mais je n'étais pas obligée de l'accepter, même si c'était elle qui me payait. Puis le temps passait, elle changeait, on va dire qu'elle murissait. Elle a dû s'apercevoir qu'elle pouvait être très désagréable. Elle a bien  compris combien les enfants tenaient à moi, ils m'adoraient. À l'école, les enfants disaient toujours, nous avons la meilleure tatie, une tatie trop cool. Tatie ne fait pas de légumes, car on n'aime pas, on peut aller sur l'ordinateur, elle ne le répétera pas, tatie ne crie jamais. J'étais considérée comme faisant partie de la famille. Et, j'ai commencé à garder les enfants sur place, ou je cuisinais, je faisais ce dont j'avais envie. Les parents m'ont fait entièrement confiance. J'ai tout abandonné en partant, et les enfants me manquent beaucoup.

 

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