dimanche 12 janvier 2025

Maman à l'extrémité de sa résistance

 



 Chapitre 12

 

Après tant d'années de souffrance, maman prend finalement la décision de quitter mon père. Ils n'ont jamais divorcé, mais elle réussit à lui parler lorsqu'il était sobre. Elle en avait assez, et ne pouvait plus vivre dans ces conditions. Mon père devenait de plus en plus méchant, et je voyais maman se détériorer, jour après jour. Elle lui a trouvé un petit studio, et tous deux commençaient à mener une vie indépendante. J'ai vu mes parents comme je les aurais aimés voir, quand j'étais enfant. Il avait même arrêté l’alcool. Mon père souffrait énormément de migraines, et avait été mis en arrêt de travail par le médecin pour une longue période. Ce médecin lui avait même dit, qu'il était très malade, et qu'il ferait mieux de se tirer une balle dans la tête. C'était horrifiant de voir un médecin parler ainsi à son patient. Mon père était choqué par ces paroles. Quelques années plus tard, on lui diagnostiquait un cancer, et on lui proposa une chimiothérapie, maman décida de le soigner à la maison, ce que je comprenais parfaitement, car il avait également des crises d'épilepsie.

Nous n'avons jamais été une famille qui se disait "je t'aime". Ce genre de mots étaient absents de notre vocabulaire pourtant, nous savions que maman nous aimait, et que papa peut-être, à sa manière. Son départ soudain, à l'âge de 59 ans, a été un choc pour nous, il paraissait allé bien mieux, lorsque nous l'avons quitté la veille. Cette réalité nous a rappelé l'importance de dire "je t'aime" tant qu'il est encore temps. La dernière fois que je l'ai vu, je ne m'attendais pas à ce que ce soit notre dernier adieu, si j'avais su, j'aurais sûrement trouvé les mots pour lui dire ce que je n'ai jamais osé lui dire : "je t'aime, papa. C'était une fin inattendue, mais d'une certaine manière, cela nous a amené du soulagement. La souffrance qu'il endurait était terminée, et avec elle, nos propres tourments. Plus de craintes, plus d'interrogations incessantes sur ce que le lendemain nous réserverait. Enfin, maman allait pouvoir mener une vie normale avec mon frère.

 

 

 

 

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