Chapitre 4
Ma sœur et moi étions à l'opposé, l'une de l'autre, elle avait un style très classique, tandis que moi, j'étais un peu plus excentrique, mais j'assumais totalement ma singularité. Elle aimait se moquer de moi en utilisant un vocabulaire que je ne maîtrisais pas, et elle en retirait beaucoup de satisfaction. Elle avait cette tendance à vouloir jouer les donneuses de leçons, et croyait toujours savoir mieux que les autres. Les plaisanteries, ce n'était pas son truc, et en plus, elle ne comprenait jamais mes blagues, ma sœur me répétait constamment "arrête de rire pour n'importe quoi, tu es fatigante". La famille m'appréciait bien plus qu'elle, car je n'ai jamais essayé de me donner une image qui n'était pas la mienne. Elle était toujours jalouse de moi, les personnes m'aimaient pour ma personnalité, mon humour, mon sourire et mon caractère.
Mon frère était mon double, toujours partant pour des moments de pure folie, nous nous amusions énormément ensemble. Son affection était si grande, qu'il prenait les personnes dans ses bras à la moindre occasion. Jamais il ne s'est mis en colère, il était d'une douceur incroyable. Mon frère était extrêmement maniaque. Chaque soir, il alignait ses pantoufles bien droites devant son lit, et s'il arrivait qu'elles soient légèrement déplacées, il se relevait pour les remettre en ordre. Il ne savait pas lire, mais il parvenait à trouver le bon cd d'une chanson d'un simple geste. C’était un excellent danseur, son talent était indéniable. Mon frère était doté d'une multitude de compétences, il jouait également à la marelle et gagnait presque à chaque fois, ce qui le faisait rire aux éclats. Malgré ses difficultés d'expression, nous parvenions toujours à le comprendre, une petite anecdote me revient en mémoire, elle m'a bien amusée : « Nous étions à table, mon frère et moi, en train de prendre notre goûter, je savourais mon cacao, mon frère détestait cette boisson, voire le chocolat en général, il me racontait attentivement sa journée, et c'est à ce moment-là qu'une idée de taquinerie a surgi dans mon esprit, il était en face de moi, j'ai pris une énorme cuillerée de cacao en poudre que j'ai aussitôt introduite dans ma bouche, puis je me suis approché de lui la poudre de cacao a fini par atterrir sur son visage
et a même touché ses lunettes tout ce qu'il a pu dire en secouant la tête, c'était "oh non, pas ça". J'étais PT de rire, et lui, il n'en a pas fait tout un drame, mon frère était vraiment le meilleur.
Parfois, il me provoquait gentiment, j'aimais sa façon de dire les choses et jamais méchamment. Mon frère me connaissait bien, il savait qu'il pouvait lui arriver quelque chose à tout moment. Il appréciait de rester avec moi, car il ne s'ennuyait jamais et il le savait parfaitement. Il était admis dans un centre spécialisé ou il travaillait le jour. Il n'a jamais manqué son travail, il aimait son travail. Alors qu'il arrivait, parfois, qu'il ne se sente pas trop bien le matin au réveil, mais pour lui, hors de questions de rester à la maison. Son travail était une partie importante de sa vie.
Je sais et j'en suis sûre, mon frère aurait été un bon père de famille, il aimait les enfants, et les enfants l'adoraient. Incroyable la patience qu'il avait avec eux. Mais hélas ! Il n'aura jamais la chance de connaitre la joie d'être un mari et un père
C'est quand je vous ai vu rire avec les personnes que vous avez critiquées, que j'ai compris qui vous étiez!
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