Chapitre 26
Enfin, le moment tant attendu est arrivé : ma fille est à la fin de sa grossesse, nous trépignons d'impatience. Son ventre volumineux rend ses mouvements difficiles, et son dos endure de terribles douleurs. Quelle épreuve pour elle ! Nous espérons que ce sera bientôt derrière nous. Collée à mon téléphone jour et nuit, je suis aux aguets, sur le point d'accéder enfin au statut tant espéré de mamie. Cependant, le cœur lourd, je pense à celui qui aurait dû être là, le papi naturel de ce bébé.
Ces instants de bonheur à venir auraient dû être partagés avec lui ; Maintenant, ils se vivront à distance,mon ami, pour sa part, anticipe avec enthousiasme l'arrivée de son nouveau petit-enfant, malgré le fait qu'il soit déjà Papi. Des liens éparpillés qu'il prétend négliger, mais dont l'absence, je le ressens, le pèse. Il se dit peu concerné, mais je ressens les fissures dans sa contenance, sa douleur est bien réelle, même s'il choisit de la dissimuler. Ces enfants m'ont dédaignée dès le départ, la cause de leur froideur restant un mystère. Je compatis à leur douleur liée au suicide de leur mère, et il ne m'est jamais venu à l'idée de la remplacer. Je sais qu'une telle tentative serait vaine et indigne." Bien qu'ils me rejettent, ils ne devraient pas imposer à leur père une vie de solitude. Il est naturel de chercher une nouvelle compagne. Ils agissent avec égoïsme, sans se mettre à sa place ; Quand ils seront confrontés aux mêmes épreuves, sont-ils prêts à rester seuls, toute leur vie ? Je doute fort qu'ils accepteraient la situation. Il a tenté de contacter sa fille un jour ; sa réponse fut sans appel : "ne nous écris plus, tu es mort pour nous." imaginer la douleur d'un père. J’aurais préféré un autre dénouement pour lui, mais le dialogue est inutile face à leur indifférence, jadis père de quatre enfants, il se retrouve seul, mis à part le futur rôle de Papi auprès de l'enfant de ma fille, un bonheur dans l'orage.
Chaque soir, l'angoisse grandissait, me murmurant que l'heure était peut-être arrivée. La tombée de la nuit réveillait cette peur obsédante de manquer l'appel tant attendu. Malgré tout, la fatigue nous forçait à tenter le sommeil jusqu'à ce que le bip du portable nous arrache à notre torpeur ; C'était le message de Jacques, annonçant le départ précipité pour la maternité. Les larmes me submergeaient, partagée entre la joie imminente et l'appréhension de la douleur de ma fille. Je t'informerai dès que les contractions seront régulières. Je marche sans but, consciente que l'attente pourrait s'éterniser, compte tenu qu'il s'agit de son premier enfant. Mon inquiétude doit être maîtrisée soudainement, un nouveau message vibre : « ça y est, elle est en travail ». Nous nous hâtons de nous préparer et partons en direction de l'hôpital durant le trajet, mes larmes coulent. Mon corps est pris de frissons : ma fille accouche actuellement « plus vite », non la prudence est de mise avec la faune présente, un accident serait le pire des scénarios. Le temps de travail qui pourrait être long pour un premier bébé. Chaque minute me paraît interminable. Je lui ai promis que je ne serai pas loin lorsqu'elle accouchera. Le trajet fut interrompu par une alerte mobile : « Laura a eu son bébé ». Les genoux fléchissants, l'émotion m'envahit – ma chérie, mon bébé, avait elle-même donné vie à un bébé. Face à l'hôpital aux portes fermées. Je dois pénétrer dans cet hôpital coûte que coûte ! Et, voilà qu'un ange gardien en uniforme, échappant au service pour une bouffée d'air, croise mon chemin : « SVP, ma fille vient d’accoucher, je dois la voir, il est vital que je la rejoigne » la froideur réglementaire de sa réponse m'exaspère un instant : « madame, vous ne pouvez pas, ce n'est pas l'heure des visites ». Mon ton se fait aussitôt suppliant." lui, sensible à ma supplication, contacte l'étage concerné et parvient à obtenir pour moi l'autorisation tant espérée. L'agent de sécurité m'escorte alors à travers les couloirs jusqu'à la salle d'attente, où nous prenons place. Peu de temps après, Mr X arrive, aussitôt, je prends des nouvelles de ma fille, il paraissait épuisé. Il est reparti disant que l’on devait encore patienter avant de pouvoir voir ma fille. Peu de temps après la porte s’ouvre à nouveau, c’est MR X avec le bébé. Comme il était minuscule, on le voyait à peine ; il pesait tout juste 2 kg. Il portait le prénom d'Aaron, et il est reparti avec le bébé. Il sonne à la porte et ma fille lui a ouvert, elle qui venait juste d’accoucher. Je n’en croyais pas mes yeux, ma fille, debout devant moi, nous nous sommes serrés très fort dans les bras, tout en pleurant.
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