dimanche 12 janvier 2025

     Après le collège

 

 

Chapitre 16                

                                                             

Après le collège, il était nécessaire de prendre une décision concernant l'avenir de notre fille. Nous devions l'inscrire à l'école de coiffure de Strasbourg, car son désir était d'être coiffeuse. J'en ai parlé à son père qui lui était opposé à débourser de l'argent. La seule et l'unique enfant que nous avions, il ne pouvait pas faire cet effort, alors qu'il gagnait très bien sa vie comme cadre dans son entreprise. Je l'ai supplié, en disant que, ma foi, je garderai deux enfants de plus, ce qui m'aurait fait quatre à la maison. Mais, rien à faire, sa décision était prise. J'avais en face de moi le même qu'était mon père, il ne fallait surtout pas couter de l'argent. Comme père de famille, j'ai estimé cela lamentable. Il restait une solution, demander ma maman, et ça, il savait très bien que j'allais le faire. Il savait que maman ne lui refuserait pas ce souhait.  Ma fille a pu réaliser son rêve grâce à sa mamie. L'idée de laisser la belle-mère financer les études de sa fille à sa place, alors que ma propre mère n'était guère plus fortunée, me répugnait, lui, héritant de l'avarice maternelle, n'a jamais rien contribué, et quant à ma fille, elle n'a jamais été une priorité pour lui. Ma fille ressentait que ma belle-mère, qu'elle appelait Oma, faisait des différences entre les enfants de ses sœurs et elle. Je la rassurais en lui disant que l'on n'avait pas besoin d'elle.  De mon côté, moins je la voyais, mieux, je me portais. Je préférais rester loin, pour ne pas devoir subir ses sauts d'humeur. Avant de se mettre à rire de façon moqueuse, elle nous dévisageait avec insistance. Je n'ai jamais rien fait à cette femme. J'ai toujours été poli, et puis je ne savais plus comment me comporter avec elle. Puis, j'ai décidé que mon comportement sera à présent comme j'ai envie qu'il soit. Aussitôt qu'elle me faisait une remarque, je lui répondais, non pas méchamment, mais je ne me laissais plus dire des choses qui étaient du n'importe quoi et qui me blessaient. C'était fini. Mon mari n'a jamais pris ma défense lorsqu'elle m'agressait verbalement. La seule chose qu'il disait, laisse-la, elle est malade, non, je désapprouve. Ce n'est pas une raison. Pourquoi, quand j'ai commencé à lui répondre, elle n'osait plus rien dire. Elle voulait simplement me mettre mal à l'aise. Au début, c'était réussi, après, c'était elle que je m'étais mal à l'aise. Il m'est difficile de comprendre pourquoi je n'ai pas de chance, pour quelle raison on ne m'aime pas! J'ai beau chercher le pourquoi, je n'ai pas la réponse.
Après avoir commencé l'apprentissage, je la voyais heureuse, et moi, bien entendu, je l'étais aussi. Le matin, elle partait en train et le soir, elle revenait en train. Mais, en réalité, j'étais un peu inquiète, sachant qu'elle était seule dans le train. Par la suite, elle s'est fait des amis. J'étais bien plus rassurée. Il y a eu la foi, où elle passe près de moi, je lui ai dit : : "tu sens la cigarette !" Ne me dis pas que tu fumes. Elle m'a répondu tout naturellement "non maman, pas moi, mais les filles". Je ne croyais pas du tout à ce mensonge, mais à quoi bon encore s'énerver." Je ne voulais plus avoir de conflits. C'était une époque où j'étais complètement vidée. J'ai été très anxieuse quand il y a eu les examens. Mais, elle a reçu son certificat pour sa compétence comme coiffeuse. J'étais tellement fière d'elle. Son père? Oui, je pense.  Ensuite, il était nécessaire de trouver un patron, ce qui a été très rapide. Elle a travaillé pendant un certain temps. Elle aimait son travail et tout allait bien. Puis, un beau jour, son patron a commencé à se montrer désagréable. Elle partait le matin avec une boule au ventre, et le soir en rentrant, elle pleurait. Et, ça quotidiennement jusqu'au jour, ou j'ai dit que cela suffisait, et que j'allais mener ma petite enquête auprès de ces personnes. Vous pensez bien qu'ils ont fait comme s'ils ne comprenaient pas pour quelle raison Laura est dans cet état. En tous les cas, je ne me suis pas gêné, j'ai bien dit ce que j'avais à dire. J'ai remarqué que le couple était un peu étrange quand je suis entrée dans le salon, mais cela ne veut pas dire que ce sont de mauvaises personnes. Mais plus je leur parlais, plus j'avais l'impression qu'ils étaient malhonnêtes. J'ai l'habitude de ne pas m'en mêler, mais voyant ma fille pleurer au quotidien, je devais agir.  Ce couple de coiffeurs a réussi à écœurer ma fille du métier.






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