La fête à Frohmuhl

 

Chapitre 28 

 

À Frohmuhl, notre petit village s'anime aussi lors de la fête de la musique. Nous nous sommes ainsi joints à la fête, une occasion de se mêler aux villageois. Poussé par un élan de bravoure, j'ai franchi le pas avec ma clé USB remplie de chansons, malgré mes hésitations, ma voix s'est élevée, confiante et claire, à ma grande surprise, des rumeurs couraient déjà sur mon expérience, croyant que j'ai déjà chanté dans des orchestres, tandis que les applaudissements chaleureux témoignaient de leur enchantement. Depuis, je porte le surnom de la Castafior de Frohmuhl.
 Le 14 juillet, toujours armée de ma clé musicale, je me suis approchée du musicien qui, d'un geste amical, a accepté de la diffuser, j'ai donné vie aux paroles de mes chansons préférées, égayant la soirée de mes notes joyeuses. Ensuite, notre chemin a croisé celui de Roland. Le brassicole célèbre pour sa bière Osmonde. Aujourd'hui en retraite, après avoir transmis les rênes à Alain, son fils. Roland, figure pittoresque et extrêmement aimée, défie toute description avec sa personnalité attachante. L'affection que je lui porte est visiblement réciproque.  C'est ainsi que, l'écho de ma dernière note à peine dissipé, Roland s'approcha avec son air espiègle pour me proposer, tout sourire, d'embellir la soirée d'anniversaire d’Éric, son ami. Une offre que j'acceptais avec un enthousiasme débordant.  C'était une soirée que jamais, je n'oublierais.

Il était impératif que son ami ne soit pas au courant, qu'il y aurait de la musique et en plus avec une chanteuse. Roland a fait croire à tous les invités qu'il y aurait une voyante à cette soirée.  Dès l'instant où Arsène et moi avons franchi le seuil, nous avons été accueillis par une assemblée déjà rassemblée et en pleine dégustation de l'apéritif. À notre grande surprise, des applaudissements éclatèrent, semant en moi une confusion totale. La douce moitié d'Éric lança ensuite une remarque sur la préférence d'Éric pour des femmes de mon genre. Un compliment ambigu qui m'embarrassa. Après avoir poliment adressé nos salutations à l'ensemble des convives, j'ai endossé avec enthousiasme mon personnage de voyante, savourant chaque instant de cette mascarade. Éric, lui, paraissait mal dans sa peau, fuyant mon regard avec une gêne peu dissimulée.  À chaque tentative de mon regard de le capturer, Éric se dérobait, transformant mon amusement en un rire étouffé. L'enjeu de la soirée me semblait clair : découvrir ce qu'Éric tentait de dissimuler, seules deux personnes connaissaient la supercherie : la femme de Roland et celle qui partageait sa vie.  Néanmoins, ma performance était si convaincante que Denise s'est mise à hésiter, suspectant sincèrement que j'avais des dons de voyance.   Mon regard se posait intensément sur chaque personne présente, et je pouvais réellement observer le malaise de quelques-uns, fuyant mon regard insistant. M'adressant alors à une dame, je lançai : « vous n'étiez pas dans le monde de la beauté ?  Elle acquiesça : « effectivement, j'étais coiffeuse » je poursuivis sur ma lancée : «, ça vous tente sérieusement de consulter une cartomancienne ? « Elle me répond “oui” « oh là là. J'ai risqué gros en disant cela » dès lors, je plongeai dans le mutisme, continuant à scruter intensément chaque visage.  Quand ce fut enfin le tour d'Éric, je fixais son regard avec intensité, il semblait éviter mes yeux, « alors, Éric, vous adorez les femmes ? », lui lançai-je avec un sourire gêné, il répondit d'un simple « oui » je rebondis alors avec ma question : « vous passez beaucoup de temps sur la route ? » un « oui » timide s'échappe de ses lèvres, et je conclus, « on échangera là-dessus ultérieurement. Ensuite, à table, il a soigneusement évité mon regard, donc nos yeux ne se sont jamais rencontrés, malgré l'idée qu'il était attiré par des femmes comme moi. Le repas s'est déroulé rapidement, car mon ami et moi avions la sono à installer en secret. Surpris par notre disparition, Éric, inquiet de notre disparition, demande Roland ou nous sommes passés, Roland avec une réponse taquin, lui a fait croire à une préparation surprise où il serait la vedette, il a mordu à l'hameçon. Plus tard, quand je me suis mise à chanter et que tout le monde est apparu, le sourire est revenu sur les lèvres d’Éric, tandis que la spontanéité de la soirée rendait l'ambiance parfaite.